
1. Le parcours de la “Nouvelle Israël” en Christ
Le passage de Romains 12, versets 1 à 13, présente l’enseignement concret de l’apôtre Paul sur la manière dont nous, en tant que personnes sauvées, devons mener notre vie. Dans les chapitres 1 à 8 de l’Épître aux Romains, Paul a enseigné le profond mystère du salut. Puis, dans les chapitres 9 à 11, il a expliqué la signification historique d’Israël et de la Nouvelle Israël. À travers ce cheminement, nous comprenons qu’au sein de l’histoire du salut de Dieu, il existe une « histoire centrale » (主流史) et une « histoire périphérique » (周邊史), et que cette histoire centrale se déploie au travers du peuple élu de Dieu. Dans ce contexte, nous voyons à quel point il est crucial de saisir ce qu’est la “Nouvelle Israël” (New Israel) et comment nous pouvons renaître en tant que Nouvelle Israël en Christ. S’appuyant sur la sotériologie (théologie du salut) et l’histoire théologique exposées dans l’Épître aux Romains, le pasteur David Jang souligne la nouvelle vie qui commence après le salut et montre de quelle manière il faut vivre en tant que disciple de Jésus-Christ.
La Nouvelle Israël dont Paul parle peut être appliquée à notre propre histoire. Dans l’Ancien Testament, il y avait l’“Ancienne Israël” (Old Israel), peuple choisi. Avec l’avènement du Nouveau Testament, une Nouvelle Israël est apparue, incluant désormais les païens qui reconnaissent Jésus-Christ comme leur Sauveur. Dans les chapitres 9 à 11 de l’Épître aux Romains, Paul explique comment cette Nouvelle Israël s’est formée et comment le plan du salut de Dieu s’est étendu. L’Ancienne Israël, désobéissante, est comparée à des branches retranchées, tandis que les païens ont été greffés pour combler l’espace laissé vide. C’est ainsi que l’Église a vu le jour. De ce fait, nous qui croyons en Jésus aujourd’hui appartenons à la “Nouvelle Israël” et sommes appelés à former l’histoire centrale au sein du plan divin. Nous sommes ce que l’on nomme cette “minorité créative” (creative minority).
Pour comprendre plus précisément cette notion, il est utile d’examiner l’épisode de Genèse 6 concernant les “fils de Dieu” et les “filles des hommes”. Les “fils de Dieu” y désignent ceux que Dieu a choisis et mis à part. Toutefois, ils se sont mariés avec les “filles des hommes” et se sont mêlés au monde, ce qui a abouti au jugement sous les eaux du déluge à l’époque de Noé. Jésus a déclaré : « Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l’homme » (Lc 17:26). Il nous prévient ainsi qu’un jugement peut s’abattre si le peuple élu de Dieu s’immerge dans le péché du monde. Le pasteur David Jang insiste à plusieurs reprises sur ce point dans ses prédications : nous ne devons pas nous associer au monde, mais vivre en tant que peuple saint, mis à part dans le Christ. Nous ne devons pas nous conformer à l’esprit de ce siècle, mais être transformés par le renouvellement de l’intelligence (Rm 12:2) pour discerner la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite.
Au chapitre 8 de l’Épître aux Romains, Paul affirme que « la création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu ». Car c’est lorsque les enfants de Dieu se lèvent, que la Nouvelle Israël surgit, que le Royaume de Dieu s’établit dans ce monde. Le pasteur David Jang relie ce fait à la mission eschatologique de l’Église. Après avoir reçu le salut, il nous est indispensable de saisir la portée de l’eschatologie. Non pas simplement pour deviner les signes de la fin des temps et trembler, mais pour prendre conscience que nous sommes appelés à rendre le “Royaume de Dieu” tangible sur cette terre. Les images de « ceux qui lavent leurs robes » dans Genèse 9 et 49, ainsi que dans Apocalypse 22, symbolisent le fait de “purifier ses actes”. Si nous avons été pardonnés par la croix du Christ, nous devons continuer, dans notre vie de tous les jours, à laver nos vêtements pour qu’ils restent purs. Renoncer aux habitudes pécheresses qui appartiennent au monde et vivre dans la sainteté, voilà la marque de la Nouvelle Israël.
La progression logique de Paul, qui expose la sotériologie (Rm 1-8), puis l’histoire (Rm 9-11) avant de parvenir à la mise en pratique (Rm 12), est très cohérente. Ceux qui sont sauvés et qui comprennent qu’ils sont la Nouvelle Israël dans l’histoire de Dieu se demandent alors : “Comment vivre désormais ?” La réponse est : “Faites de toute votre vie un culte spirituel.” La vie de celui qui est sauvé est en elle-même un culte à Dieu, et ce culte ne se limite pas à la simple célébration dans l’enceinte de l’église, mais s’étend à tous les domaines de l’existence. Le pasteur David Jang martèle ce message dans ses prédications et lors des cultes : “Notre vie doit être un culte.”
Ainsi, Paul nous exhorte : « Offrez votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu » (Rm 12:1). Il s’agit là d’une offrande de soi à Dieu, d’une consécration totale de notre vie. Ce n’est plus vivre pour soi-même, mais se sacrifier pour autrui et le servir. Le monde, en général, place ses intérêts personnels avant tout. Mais nous, appelés à devenir disciples de Jésus, devons choisir d’abord la voie du sacrifice au profit de notre prochain. Voilà la voie de la Nouvelle Israël, la marque distinctive de ceux qui assument leur rôle de minorité créative dans l’histoire, en tant qu’“histoire centrale”.
Paul renchérit en déclarant : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Rm 12:2). “Le siècle présent” se réfère aux valeurs et aux courants qui dominent le monde, régis par la convoitise et l’égoïsme, par le calcul égoïste des avantages et des inconvénients. Le chrétien, lui, ne doit pas se laisser emporter par ces dérives, mais doit constamment renouveler son cœur. Renouveler son cœur, c’est revêtir les sentiments de Jésus-Christ et se soumettre à la volonté de Dieu telle qu’énoncée dans la Parole.
Le pasteur David Jang insiste sur la nécessité d’“un regard clair sur l’histoire” et de “l’appel eschatologique”. Il ne s’agit pas simplement d’un salut individuel, mais de la réunion de ceux qui sont sauvés au sein d’une communauté d’Église ; de comprendre le rôle que cette Église doit jouer dans le monde ; et, plus largement, de discerner la mission à remplir dans le flot global de l’histoire du salut. L’enseignement de Paul sur Israël et la Nouvelle Israël révèle aux chrétiens l’objectif du “choix divin”. Être choisi par Dieu ne devrait jamais conduire à l’orgueil ni à l’arrogance, mais plutôt nous pousser à nous abaisser pour servir et sacrifier davantage.
L’histoire de Jacob dans la Genèse illustre bien ce principe. Quand il se réconcilie avec Ésaü, il se prosterne sept fois devant son frère, ce qui favorise leur paix. Jésus va plus loin en disant : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Mt 18:22). Ce commandement révèle que, dans l’Église comme dans la vie de chacun, et même dans les relations sociales et entre nations, la solution ultime aux conflits est la réconciliation et le pardon. Le pasteur David Jang ne cesse de souligner l’importance de “détruire les murs de séparation” grâce à l’esprit de la croix. Dans Éphésiens 2, verset 16, Paul dit que Jésus a « tué l’inimitié par la croix ». La croix est donc le lieu où s’incarnent le pardon et la réconciliation de Dieu. L’Église doit prolonger cet esprit de la croix, abattre les murs qu’érige le monde et promouvoir la koinonia (κοινωνία).
Le terme grec “koinonia” signifie “communion” ou “fraternité”. Cependant, il ne s’agit pas d’une simple convivialité, mais d’une communion spirituelle qui détruit le mur de la séparation, rendue possible par la croix. Paul a intensément travaillé à la “kerygma” (κήρυγμα), la proclamation de la Parole du salut. Et, à la suite de cette annonce, il a exhorté ceux qui la recevaient à établir une communion réelle, la koinonia. Si nous avons bien assimilé la sotériologie et l’histoire du salut, l’étape suivante est de briser les murs au sein de l’Église pour parvenir à une véritable communion. Quand l’amour fraternel se concrétise à travers cette communion, nous offrons au monde un témoignage authentique de la différence que constitue la Nouvelle Israël.
Mais cela ne s’arrête pas à la koinonia. Une fois la koinonia établie, il faut aller vers la “diakonia” (διακονία). Le terme “diakonia” désigne le “service” ou l’“assistance”. Dans Romains 12, verset 13, Paul conseille de « pourvoir aux besoins des saints et d’exercer l’hospitalité ». Voilà une illustration concrète de la diakonia. L’amour doit trouver une expression concrète dans la satisfaction des besoins d’autrui. L’apôtre Jacques remarque : « Si l’un de vous dit à son frère : “Va en paix, chauffe-toi et rassasie-toi”, sans pourvoir à ses besoins corporels, à quoi cela sert-il ? » (Jc 2:16). L’amour ne peut se limiter aux paroles ; il doit se manifester par des actes.
Le passage de Romains 12, versets 1 à 13, résume le cœur même du “culte pratique” que nous devons rendre. Paul nous met en garde : « Ne vous conformez pas au siècle présent ; renouvelez sans cesse votre intelligence. Formez un seul corps dans le Christ et prenez soin les uns des autres en tant que membres. Enfin, pourvoyez aux besoins des saints. » Le pasteur David Jang exprime cette recommandation à sa manière en incitant concrètement à offrir davantage à ceux qui sont dans le besoin. Par exemple, si l’on a besoin d’un ordinateur portable sur un champ de mission, il ne faut pas se contenter d’en envoyer un seul, mais en offrir autant que possible. C’est ce que Jésus enseigne quand Il dit : « Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui » (Mt 5:41) et « Donne à celui qui te demande, ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi » (Mt 5:42). Cette mise en pratique montre l’obéissance radicale à la parole du Christ. L’Église, en tant que Nouvelle Israël, doit pourvoir aux besoins de ses membres et former un seul corps pour répandre l’Évangile et l’amour de Dieu dans le monde entier.
Au chapitre 12, l’objectif principal de Paul est de dire que ceux qui sont sauvés, qui connaissent l’histoire de Dieu, doivent désormais prouver leur foi par une “vie pratique”. Le salut n’est pas qu’un savoir doctrinal, il doit se traduire par un changement de vie. Si nous portons en nous l’amour du Christ, nous emprunterons naturellement un chemin contraire au siècle présent, un chemin où nous nous aimons et nous respectons mutuellement, partageant nos biens dans un esprit de sacrifice. C’est ainsi que nous présentons un “culte spirituel”.
Le pasteur David Jang enseigne souvent que le véritable culte englobe la vie tout entière, et non seulement l’office célébré dans l’église. L’Église doit bâtir des relations fraternelles, établir des centres de mission dans différents pays, s’entraider, et partager sans compter pour élargir le Règne de Dieu. Comme dans Ézéchiel 37, où la structure osseuse du corps prend vie quand muscles et chair viennent s’y ajouter, il ne suffit pas que l’Église possède une charpente spirituelle solide. Il faut aussi la “substance” de l’amour et du service. Puisque Dieu nous a déjà accordé Sa grâce pour bâtir l’ossature, il est temps d’y ajouter les muscles et la chair pour en faire une communauté remplie de vie. Voilà en quoi consiste l’esprit de la diakonia et le commandement de Romains 12 – “pourvoyez aux besoins des saints.”
Toute cette instruction s’enracine dans l’amour que Jésus-Christ nous a révélé par sa propre vie. Le Seigneur a demandé à Simon, fils de Jonas : « M’aimes-tu ? », et Il a répondu : « Pais mes brebis » (Jn 21:15-17). Si nous aimons le Seigneur, il nous faut le prouver en “nourrissant les brebis”. Dans l’Église comme dans la communauté, et dans le monde missionnaire, ce “nourrir” englobe tout l’éventail des besoins concrets. C’est précisément la voie que doit emprunter la Nouvelle Israël décrite en Romains 12 et sur laquelle s’appuie l’enseignement pratique du pasteur David Jang.
2. La diakonia du croyant et le culte pratique
Pour vivre en tant que Nouvelle Israël, il faut nécessairement pratiquer la diakonia et un culte concret. Les exhortations de Paul dans Romains 12 expliquent comment rendre un véritable culte à Dieu dans la vie quotidienne. Le pasteur David Jang affirme que cet enseignement de Paul complète la doctrine du salut (Rm 1-8) et la théologie historique d’Israël et de la Nouvelle Israël (Rm 9-11) par la mise en pratique. En effet, aussi vastes que soient nos connaissances doctrinales ou historiques, si l’amour ne se traduit pas dans la vie, ce savoir est vain.
Paul déclare dans Romains 12, verset 1 : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » L’expression « Je vous exhorte donc » (ou « Par conséquent ») indique que tout ce qui précède sur le salut et l’histoire d’Israël culmine ici. Comment celui qui est sauvé doit-il vivre ? En s’offrant lui-même comme un sacrifice vivant. Auparavant, on présentait des sacrifices d’animaux pour adorer Dieu, mais désormais, grâce à la croix de Jésus-Christ, les croyants doivent s’offrir eux-mêmes tout entiers. Et parce que c’est un sacrifice vivant et permanent, c’est un “culte spirituel”.
Pour que la vie soit un culte, il faut d’abord veiller à ne pas se conformer aux valeurs du monde, mais plutôt à renouveler son intelligence chaque jour (Rm 12:2). Le monde est dominé par la quête personnelle du bien-être et l’égoïsme, alors que les enfants de Dieu doivent privilégier le sacrifice de soi et l’amour du prochain. Voilà pourquoi Paul explique comment ceux qui ont reçu divers dons spirituels doivent les mettre au service des autres, en tant que membres du même corps (Rm 12:3-8). Et il conclut en insistant : « Pourvoyez aux besoins des saints et exercez l’hospitalité » (Rm 12:13). “Pourvoir aux besoins des saints” ne se limite pas aux aides financières ou matérielles : cela englobe aussi le réconfort, l’empathie, l’accompagnement spirituel, et bien d’autres formes de soutien.
Le pasteur David Jang définit Romains 12, verset 13, comme l’essence de la diakonia et l’une des missions les plus importantes pour l’Église. Celle-ci doit annoncer la Parole, la “kerygma”, puis cultiver la joie de la communion fraternelle, la koinonia. Cependant, il ne faut pas s’arrêter là : l’amour de Christ doit déborder pour se concrétiser en assistance et en service à autrui, ce qui est la diakonia. Quand cette diakonia s’exerce pleinement, la communauté ecclésiale ressemble à ce que décrit Ézéchiel 37 : des os animés, enveloppés de chair et de muscles, se levant en une puissante armée.
Concrètement, comment « pourvoir aux besoins des saints » ? Le pasteur David Jang donne de nombreux exemples : si un champ de mission à l’étranger a besoin d’ordinateurs, de véhicules ou de matériel médical, il faut répondre généreusement à ces demandes. C’est mettre en pratique Matthieu 5, versets 41-42, lorsque Jésus enseigne : « Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui ; donne à celui qui te demande, ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. » L’attitude de disciple consiste à en faire plus que ce qui est demandé. Cet amour se concrétise non par de simples déclarations de type “Je t’aime”, mais par des gestes réels qui satisfont les besoins.
Cette attitude ne se limite pas aux actions individuelles ou communautaires locales. Elle doit s’étendre à une “vision missionnaire mondiale”, avec une collaboration en réseau. Le pasteur David Jang évoque souvent le concept de G20, où les Églises établies dans différents pays coopèrent, s’entraident et œuvrent à la fondation d’autres Églises au-delà des frontières. Certaines Églises abondent en ressources matérielles mais manquent de ressources spirituelles, tandis que d’autres disposent de nombreux ouvriers mais manquent de moyens financiers. Si l’Église forme un seul corps, elle peut combler ces lacunes, permettant à l’Évangile de se répandre avec une grande puissance à travers le monde. Voilà une diakonia élargie, qui répond concrètement aux besoins des saints à une échelle internationale.
Dans Romains 12, versets 9 et suivants, on lit : « Que l’amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous fortement au bien. Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres, rivalisez d’estime réciproque. Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit, servez le Seigneur. Réjouissez-vous en espérance, soyez patients dans la tribulation, persévérez dans la prière, pourvoyez aux besoins des saints, exercez l’hospitalité. » Toutes ces exhortations relèvent de la pratique. Aimer, mais comment ? En honorant l’autre, en servant le Seigneur avec ardeur, en endurant l’épreuve avec patience, en priant sans cesse, et finalement, en apportant une aide concrète. Si quelqu’un exprime un besoin, nous devons non seulement y répondre, mais aussi discerner les besoins qu’il n’oserait pas formuler.
Lorsque l’Église pratique ainsi la diakonia, le monde, en observant l’Église, découvre le visage de Jésus-Christ. Dans l’Église primitive, les incroyants s’exclamaient : « Voyez comme ils s’aiment ! » De même aujourd’hui, dans une société en quête de sens, la mise en pratique des exhortations de Romains 12 révélera aux yeux de tous un amour authentique et altruiste. C’est ainsi que l’Église accomplit son rôle de sel et de lumière et qu’elle propage efficacement l’Évangile.
Cependant, cette mise en pratique n’a rien d’aisé. Par nature, l’homme est centré sur lui-même et continue d’être vulnérable à l’influence du siècle présent. C’est pourquoi Paul exhorte : « Ne vous conformez pas au siècle présent. » De plus, pour qu’une véritable diakonia voie le jour, l’Église doit d’abord s’employer à “détruire les murs” qui se dressent en son sein. Dans l’Épître aux Éphésiens, Paul décrit la croix comme la puissance qui a abattu « l’inimitié ». Ainsi, les préjugés, les discriminations, les conflits internes, les malentendus, tout doit être absorbé par l’esprit de la croix. C’est la condition nécessaire à la koinonia, et sans cette koinonia, la diakonia ne peut vraiment s’épanouir.
Le pasteur David Jang souligne souvent que la lecture de la Bible doit susciter, à certains moments, une certaine “crainte” devant l’exigence divine. Par exemple, lorsque nous lisons le passage où Jacob se prosterne sept fois devant Ésaü (Gn 33:3), nous nous demandons : “Suis-je capable d’un geste de réconciliation aussi sincère ?” De même, lorsque Jésus dit “Pardonne jusqu’à soixante-dix fois sept fois” (Mt 18:22), nous ressentons un frisson face à un pardon qui dépasse nos limites humaines. Or, cette crainte ne vise pas à nous plonger dans le désespoir, mais à nous stimuler à progresser, par la grâce du Saint-Esprit, vers ce niveau d’amour. Si l’Église vivait une réconciliation et un pardon répétés soixante-dix fois sept, elle manifesterait un amour introuvable ailleurs dans le monde.
Voilà ce qu’est la vie de la “Nouvelle Israël”. Si l’Ancienne Israël a chuté pour ne pas avoir gardé la Loi, la Nouvelle Israël, guidée par la croix du Christ, se repent chaque jour et s’humilie pour servir ses frères. Dans Romains 12 et dans d’autres épîtres (1 Corinthiens, Éphésiens, Galates), Paul ne cesse de répéter : « Servez-vous les uns les autres par amour. » C’est sur ce “service d’amour” que se distingue l’Église par rapport au monde, et c’est là que la diakonia atteint sa plénitude.
De plus, la diakonia est étroitement liée à l’annonce de l’Évangile. Une aide purement humanitaire ou philanthropique a ses limites. Il faut y ajouter le nom de Jésus-Christ. Dans son ministère missionnaire, Paul a lui-même secouru les Églises, collecté des offrandes pour l’Église de Jérusalem, et favorisé l’unité entre Juifs et païens. Voilà un modèle de diakonia. Il ne suffit pas d’agir avec générosité et chaleur humaine ; il faut que l’amour et le message de Jésus-Christ s’y manifestent clairement, afin que ceux qui en bénéficient réalisent : « Voilà l’amour du Christ. »
Le culte pratique de la diakonia commence à l’intérieur de la communauté ecclésiale. Les croyants doivent tout d’abord apprendre à identifier et combler les besoins mutuels. Alors seulement, l’amour peut rayonner hors de l’Église, dans la société, à travers diverses actions de solidarité et de partage. Le pasteur David Jang souligne que si l’Église néglige la prise en charge de ses membres, même les opérations missionnaires ou caritatives les plus brillantes vers l’extérieur manqueront de crédibilité. « Pourvoir aux besoins des saints » inclut l’idée qu’il faut commencer par regarder autour de soi, dans la propre communauté, pour veiller aux besoins concrets des frères et sœurs. Lorsque l’amour abonde dans la communauté, il se diffuse naturellement vers l’extérieur, devenant ainsi “la lumière du monde”.
Le commandement de Romains 12 – « Pourvoyez aux besoins des saints, exercez l’hospitalité » – est d’une importance capitale pour l’Église d’aujourd’hui, et chaque croyant doit se demander si son “culte” est véritable. Le culte ne se réduit pas à une heure passée dans le temple. Après avoir reçu la grâce et la Parole durant le culte, nous devons agir concrètement pour aider le prochain, les communautés de mission ou les frères et sœurs à l’étranger. Selon Paul, la formule “La vie est un culte” prend toute sa réalité lorsque cette diakonia est mise en œuvre.
Le pasteur David Jang répète souvent : « Si nous aimons le Christ, mettons en pratique la parole : “Pais mes brebis.” » Nourrir ne signifie pas seulement donner de la nourriture ; c’est aussi fournir la Parole de Dieu pour soutenir spirituellement, apporter les ressources matérielles nécessaires et encourager ceux qui sont dans la détresse. Dans cette optique, chaque membre de l’Église doit mobiliser les dons qu’il a reçus pour contribuer à l’œuvre de service. Certains excellent dans l’enseignement, d’autres dans la consolation ; certains possèdent la capacité financière de partager, d’autres ont des talents administratifs qui rendent l’organisation plus efficace. Lorsque tous ces dons se fédèrent, l’Église agit avec une force considérable.
Ainsi, la diakonia est comme la musculature dans un corps. Sans muscles, le squelette ne peut pas bouger ni exercer la moindre force. De même, la communauté de l’Église, sans amour concret et sans service, demeure inerte, telle “des os desséchés”. La « grande armée » prophétisée dans Ézéchiel 37 correspond à une Église où l’Esprit Saint insuffle la vie et où des tendons et de la chair recouvrent la charpente. Si nous possédons déjà la structure solide de la foi en Jésus-Christ, il nous faut ajouter ces muscles et cette chair que sont le service et l’amour. Sans cela, nous restons des “os secs”.
En mettant en pratique l’enseignement de Romains 12, nous découvrons le véritable “discipolat” voulu par Jésus. Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13:34), et encore : « Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait » (Jn 13:15). Le Christ a lavé les pieds de ses disciples, Il a nourri la foule affamée lors du miracle des cinq pains et deux poissons, et Il s’est attablé avec des pécheurs. Toutes ces scènes illustrent la diakonia. Lorsque l’Église reflète cet amour, le monde entrevoit, à travers elle, le Royaume de Dieu et est exposé à l’Évangile.
N’oublions pas que la diakonia ne se réduit pas à un simple geste humanitaire. C’est l’extension de notre “culte spirituel” et l’aboutissement concret du sacrifice que nous offrons à Dieu. Le pasteur David Jang rappelle que l’exhortation de Paul : « Offrez vos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu » (Rm 12:1) s’accomplit vraiment lorsque nous nous investissons corps et âme dans cette offrande. Le culte ne se limite pas à de beaux cantiques et un excellent sermon. Il devient un culte “vivant” lorsque, dès la fin du rassemblement, nous nous empressons de pourvoir aux besoins des saints. C’est alors que Dieu agrée ce “culte spirituel.”
Ainsi, Romains 12, versets 1 à 13, décrit la “vie nouvelle en Christ” : s’offrir soi-même en sacrifice vivant, résister aux mentalités du siècle, s’accueillir les uns les autres selon les divers dons, briser les murs par la croix, et manifester un amour tangible à travers la diakonia. Par ce processus, l’Église grandit, et le monde voit en elle l’amour de Jésus-Christ. En arrière-plan se déploie l’“histoire du salut”, souvent mise en avant par le pasteur David Jang : l’histoire totale où Dieu sauve l’humanité du péché, où Il conduit toute chose vers l’accomplissement eschatologique, au centre de laquelle se trouvent la croix, la résurrection du Christ, l’action du Saint-Esprit et l’Église.
Notre mission est en définitive assez simple : « Recevoir la Parole (kerygma), vivre la communion (koinonia) et exercer le service (diakonia). » Ce faisant, nous prouvons que nous sommes des disciples de Jésus et que nous vivons en tant que “Nouvelle Israël,” donnant toute la gloire à Dieu. Romains 12 nous propose un véritable guide pratique sur ce chemin. Si nous sommes sauvés, nous devons nous examiner à la lumière de ce texte : “Est-ce que j’offre vraiment un culte à Dieu par ma vie ? Suis-je en train de pourvoir aux besoins des saints et de pratiquer l’hospitalité ?” L’enseignement du pasteur David Jang nous rappelle ces questions et nous pousse à passer à l’acte.
C’est pourquoi, que ce soit au niveau individuel ou communautaire, nous devons ancrer cette Parole dans notre cœur et la mettre en pratique immédiatement. Si quelqu’un demande de l’aide, ne restons pas à nous demander “Puis-je donner un peu ?”, interrogeons-nous plutôt : “Ne pourrais-je pas donner davantage, avec plus de largesse ?” Voilà l’amour que Jésus nous a montré, et c’est aussi l’esprit de Romains 12. Quand un groupe de croyants adopte un tel style de vie, on pourra reconnaître au premier coup d’œil : “Vraiment, ces gens-là sont des disciples du Christ.” C’est la vie qui suit le salut, la mission de la Nouvelle Israël, et la conclusion pratique de l’Évangile que le pasteur David Jang continue inlassablement de proclamer.